Le débat sur le cannabis en Polynésie prend une tournure nuancée avec le projet de loi du Pays relatif au « cannabis dépourvu de propriétés stupéfiantes » et à usage thérapeutique, discuté au sein du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC). Alors que le conseil a exprimé un avis favorable pour l’usage thérapeutique du cannabis, une opposition catégorique a été émise concernant le chanvre industriel, soulignant des perspectives divergentes au sein de l’institution.
Soutien Unanime au Cannabis Thérapeutique
La séance plénière au sein du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC) a été marquée par un consensus fort en faveur de l’usage thérapeutique du cannabis. La délibération a souligné l’importance cruciale du cannabis dans le domaine médical, en particulier pour les patients confrontés à des pathologies lourdes et chroniques.
Unanime Face à la Nécessité Médicale
Marguerite Lai, rapporteure du texte, a qualifié le cannabis thérapeutique de « nécessité pour soigner nos malades. » Cette unanimité reflète la compréhension partagée au sein du CESEC concernant les bienfaits médicaux potentiels du cannabis, en particulier pour les patients en phase terminale ou ceux souffrant de douleurs chroniques.
La Voie vers le Soulagement Médical
Raymonde Raoulx a renforcé cette position en déclarant que le cannabis thérapeutique représente une voie vers le soulagement des souffrances des patients. Elle a souligné que, face à des patients incapables de supporter leurs douleurs, l’usage thérapeutique du cannabis semble être une réponse nécessaire.
Appui sans Réserve pour le Soulagement des Patients
L’avis favorable du CESEC envers le cannabis thérapeutique envoie un signal fort en faveur de l’amélioration des soins médicaux, mettant en avant la nécessité d’explorer toutes les options disponibles pour soulager la douleur et améliorer la qualité de vie des patients. Cette position unanime démontre une volonté collective de répondre aux besoins médicaux urgents et souligne le rôle potentiel du cannabis dans l’arsenal thérapeutique, un aspect crucial dans le débat sur sa réglementation en Polynésie.
Refus Catégorique du Chanvre Industriel et du CBD
Malgré le consensus sur le cannabis thérapeutique, le CESEC a clairement exprimé son opposition à toute discussion sur le chanvre industriel. Les membres ont voté contre ces aspects, exprimant des inquiétudes quant à l’absence de réglementation claire et soulignant le besoin d’un cadre strict pour encadrer le cannabis récréatif.
Raymonde Raoulx a souligné le manque d’arrêtés d’application et d’informations sur les conséquences du projet de loi. Léna Normand de l’association 193 a rappelé que seulement deux articles du texte avaient une finalité thérapeutique, soulignant les lacunes perçues dans le projet de loi.
Cadre Nécessaire pour le Cannabis Récréatif
La rapporteure Marguerite Lai a plaidé en faveur d’un cadre clair pour le cannabis récréatif, soulignant la nécessité de réglementer afin d’éviter d’éventuels abus. Elle a exprimé des préoccupations quant à l’impact du cannabis récréatif sur la santé mentale, soulignant la responsabilité de la société envers ses citoyens.
Impact du Cannabis Récréatif
Marguerite Lai a affirmé, « Notre pays, notre petit paradis, devient un grand paradis malade toujours pour l’argent. Nous avons été clairs, il faut encadrer le cannabis récréatif (…) Il faut règlementer sinon la moitié de ce pays sera taré. Il y en a déjà 40% qui le sont selon les experts médicaux. »
Réactions Mitigées et Appels à l’Équité
Les représentants du Syndicat polynésien du chanvre et de l’association Tahiti Herb Culture ont exprimé des sentiments mitigés. Bien qu’ils se réjouissent du soutien au cannabis médical, ils regrettent que le CESEC bloque sur le chanvre industriel. Ils estiment que les craintes sont infondées, faisant référence à la décision du Conseil d’État en 2022 annulant l’interdiction de la vente de feuilles et de fleurs de chanvre en France métropolitaine.
Iniquité dans le Traitement
Philippe Cathelain et Karl Anihia ont souligné la nécessité de régler la question de manière équitable, permettant aux citoyens polynésiens de bénéficier des mêmes opportunités que leurs homologues en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer. Ils ont qualifié la situation actuelle de « méconnaissance du sujet. »
La décision finale du CESEC apporte une perspective nuancée à un sujet complexe qui continuera à susciter des débats dans les semaines à venir.